En 1928, le cinéaste russe Dziga Vertov témoigne, avec son film L’Homme à la caméra, de la plus incroyable preuve de maturité et de modernisme dans l'accomplissement d’un art encore trop confiné dans les poncifs du récit traditionnel.
En 2010, qui sera l’année officielle France-Russie, L’Homme à la caméra revient en lumière. Ce film-manifeste emblématique du Ciné-Oeil est notamment mis au programme du bac (option cinéma et audiovisuel) et ce, pour trois ans.
Gilles Tinayre, compositeur, arrangeur de musiques de films et chargé de pédagogie, a écrit pour cette oeuvre une musique "rurale" et festive, mêlant musiciens des balkans, percussions, choeur mixte d'adultes et choeur d’enfants.
Sur scène
L’oeuvre pourra être donnée sur scène sous deux formes différentes :
- un ciné-spectacle : l’oeuvre est jouée en synchronisation avec l’image projetée, en direct, avec les musiciens et les choeurs, sous la direction de Gilles Tinayre (durée : 70 minutes environ).
- une master-class commentée, sous la forme d’un atelier pédagogique (présenté et animé par Gilles Tinayre à partir du DVD de l’oeuvre) : l’oeuvre sert de support à une analyse des rapports image/musique. Après une introduction destinée à resituer la musique dans les langages sonores du cinéma, les situations filmiques de L’Homme à la caméra sont exposées sans musique, puis avec elle. Plusieurs options musicales sont présentées et commentées, illustrant ainsi la puissance relationnelle entre les langages visuels et sonores de l’oeuvre cinématographique (durée : 2 à 3 heures).
Ce film de Dziga Vertov est prodigieux. Iconoclaste, vertigineux, il met en scène le peuple d'Odessa, dans son quotidien. C'est une société toute entière qui vibre au rythme d'une journée de travail, de ses joies, de ses peines. C'est un magnifique hymne à la vie, construit dans une virtuosité permanente, poussé par le principe de la « mise en abyme » chère à Vertov, ainsi que par son prodigieux travail de montage de l'image.
Ce film est un pilier de l'histoire du cinéma. Ses incessantes variations rythmiques ont inspiré nombre de compositeurs, qui ont déjà écrit une musique pour lui, tels que Pierre Henry et Michael Nyman, ceux-ci ayant adopté pour celui-ci des démarches plutôt « intellectuelles ».
J'ai souhaité pour ma part écrire une musique festive, au plus près des racines socio-culturelles des personnages du film.
Musique aux lignes mélodiques et aux harmonies qui évoqueront tantôt la Russie, tantôt la frénésie balkanique, tantôt le bassin méditerranéen. Musique utilisant notamment la fanfare, groupe timbral idéal associant les éclats simples des fêtes populaires aux parfums souvent pathétiques du dérisoire, et les voix, notamment d'enfants, véhicule par excellence de l'expression du sentiment humain.
Un mot au centre de mon inspiration: la sevdah, mot d'origine bosniaque qui incarne cette dualité passionnelle chère aux Balkans, où rires et larmes ne font qu'un.
Je n'ai voulu utiliser aucune langue préexistante, ne souhaitant pas enraciner l'œuvre dans un pays plus que dans un autre: l'âme populaire est son territoire, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. J'ai donc inventé un « sabir » puisant ses sonorités dans les accents des cultures concernées.
Notre ambition est de créer un véritable ciné-spectacle, qui donne à voir autant sur scène que sur l'écran. Spectacle coloré, aux multiples rebondissements, où la musique, que j'écris en grande partie "cut au plan", s'efforce de donner au film une lecture inventive, au plus près des intentions du prodigieux visionnaire qu'était Dziga Vertov.
Gilles Tinayre
Gilles Tinayre, compositeur aux expériences multiples dans le domaine de la musique pour l'image, a conçu pour ce film une musique originale puisant aux sources de ses racines hongroises, associant les tonalités colorées des musiques populaires slaves et balkaniques aux percussions et aux voix mêlées d'un choeur mixte et d'un choeur d'enfants.
Il a souhaité que les "lyrics" utilisent un langage imaginaire, aux consonances slaves, à vocation de porter l'universalité de l'oeuvre. L'ensemble exalte la prodigieuse vitalité de L'Homme à la caméra, projetant ses univers culturels, esthétiques et poétiques dans une réinterprétation musicale festive et bigarrée.
Mouvements :
- Prélude (04'07'')
- Le petit jour (06'09'')
- Le réveil du monde (01'47'')
- Les machines de l'homme (07'00'')
- L'échange (06'23'')
- L'un contre l'autre / L'un pour l'autre (07'25'')
- Les mains (02'23'')
- La production (01'51'')
- L'effort de l'homme seul (02'11'')
- Maîtrise du geste (04'23'')
- Plaisirs du corps et de l'esprit (07'15'')
- Jouer et gagner (03'30'')
- Ivresse des sens - danse des objets (07'07'')
- Le monde de l'oeil - épilogue (05'03'')
La formation musicale requise est la suivante :
- 2 trompettes sib
- 1 sax alto
- 3 tubas ténor
- 1 hélicon
- 1 tapan (percussions)
+
- 1 violon
- 1 accordéon
- 1 percussion (xylophone, vibraphone, marimba, glockenspiel)
- 1 guitare / mandoline / balalaïka
- 1 clavier
- 1 chanteuse soliste
soit 14 interprètes, auxquels viennent s'adjoindre un choeur mixte et un choeur d'enfants.
Les partitions
Il s'agit d'une écriture polyphonique, pour tous les registres habituels du chœur mixte, auquel s'ajoute des voix d'enfants.
Gilles Tinayre a fait en sorte qu'il y ait dans la partition des pièces pour tous niveaux, avec ambitus réduit, notamment pour les enfants.
Il s'est attaché à rester dans des tessitures moyennes, accessibles au plus grand nombre.
- les partitions pour chœur (chœur mixte et voix d'enfants, avec paroles) (PDF)
- un piano conducteur (PDF)
- un conducteur (PDF)
- un texte seul (PDF)
- une maquette audio (MP3)
- des extraits vidéo (DVD)
- un play-back avec métronome enregistré (MP3)
Ces extraits sont des documents de travail. Ils ne doivent pas circuler en dehors du cercle de la chorale.
Gilles Tinayre a conçu le matériel d'orchestre sous une forme adaptée à l'hybridité des formations qui seront sollicitées : tantôt un nombre important de jeunes voix, tantôt un effectif tenant plus du chœur mixte classique. Il a donc écrit les parties pour chœur en faisant apparaître, aux côtés des portées classiques du chœur mixte, une portée "voix d'enfants" (pour les parties qui appelaient cette sonorité unique d'enfants n'ayant pas encore mué). Cette partie "voix d'enfants" est également reportée sur les parties soprani/alti, pour les cas où, soit l'effectif, soit la qualité des voix d'enfants, ne seraient pas suffisants. Dans ces cas, les reports comportent la mention "à défaut enfants" sur la partition. Les autres parties fondamentalement écrites pour soprani/alti comportent la mention "obligé".
Ci-dessous quelques extraits...
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